DEDÂN selon la bible
Dedân dans la Bible correspond à l'actuelle oasis d'Al-Ula :
« Sheba, Dedân, les trafiquants de Tarsis et tous ses jeunes lions te diront : “Est-ce pour piller que tu es venu ? Est-ce pour faire du butin que tu as réuni tes troupes ? Est-ce pour enlever l’or et l’argent, pour saisir troupeaux et marchandises, pour emporter un immense butin ?” » (Ez 38, 13)
« Oracle dans la steppe. Dans les taillis, dans la steppe, vous passez la nuit, caravanes de Dédanites. » (Is 21, 13)
DEDÂN selon l'histoire
L'antique Dedân correspond à la région d’Al-Ula qui connaît la prospérité dès l’Antiquité grâce à la fertilité de son oasis. Elle la doit également à sa position de carrefour sur les pistes caravanières qui traversaient l’Arabie, en particulier celle de la myrrhe, de l’encens et des aromates convoyés depuis l’Arabie Heureuse.
Une grande plaque de bronze, gravée d’un texte sabéen long de 25 lignes rend compte d’un voyage commercial entre l’Arabie du sud et « Dedan, Gaza et les villes de Juda ». L’inscription est datée du milieu du 6è s. av. J.-C. A cette époque, les Assyriens ont déjà pris le contrôle des routes caravanières comprises entre la Mésopotamie et Aqaba, au nord de la péninsule arabique. La liaison entre le sud de l’Arabie et la région de Juda se fait donc en passant par Dedân.
Texte de l'inscription :
(…) — après avoir fait du commerce et être parti en expédition vers Dédān[, Ghazz]14at et les villes de Yahūd (Judée) et avoir joui de la paix et avoir été épar15gné alors qu’il se rendait de Ghazzat (Gaza) à Kitī (Kition, Chypre) durant la guerre de 16 Kashdum (la Chaldée) et de Yawān (l’Ionie) (…)
L’ancienne Dedân, mais aussi Hégra (Madâin Sâlih) sa consœur et voisine, joyau du Patrimoine mondial, furent respectivement la capitale des royaumes dadanite puis lihyanite et une cité majeure des Nabatéens, parvenus ici depuis Pétra au Ier siècle av. J.-C., avant qu’ils ne soient intégrés à l’Empire romain.
Un peu plus tard, à l’époque omeyyade, une troisième oasis, Al-Mâbiyât, prend le relais des deux sites antiques. Araméen, dadanitique, nabatéen, grec, latin, arabe : autant de langues et d’alphabets qui se déploient pendant des siècles sur les montagnes de grès remarquables d’Al-Ula, et qui content des instants de vie de populations passées et présentes.
Puis la route de l’encens devient celle du pèlerinage à La Mecque : le paysage d’Al-Ula se transforme, des villes s’épanouissent et entrent en relation avec les célèbres empires musulmans. La vieille ville d’Al-Ula accueille alors habitants et pèlerins venus de Damas, mais également les premiers historiens et géographes arabes, dont le célèbre Ibn Battûta.
Ci-dessous: différentes vues sur Al-Ula