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Le disciple est celui qui écoute

Le terme de « disciple » est à peu près absent dans l’Ancien Testament ; il est employé couramment uniquement dans le judaïsme tardif. Dans l’Ancien Testament, l’idéal n’est pas de s’attacher à un maître humain, mais d’être disciple de DIEU même. Ainsi le déclare le prophète Isaïe :

« Tous tes enfants seront disciples du Seigneur » (Is 54,13) ;
« Le Seigneur m’a donné une langue de disciple » (Is 50,4)

Dans le Nouveau Testament, à part Jean-Baptiste, le nom de « disciple » sera réservé à ceux qui ont reconnu Jésus pour leur Maître. Jésus a pour ses disciples des exigences uniques :

  • Jésus seul a l’initiative de l’appel : « Rabbi, où demeures-tu ? Il leur dit : « Venez et voyez. » (Jean 1,38-39)

  • La vocation de « disciple » suppose un attachement personnel au Christ : « Suis-moi » - attachement lié – non à une doctrine – mais à une Personne.

  • Le destin et la dignité du « disciple » est de « porter sa croix », de « boire à la coupe » et de recevoir du Christ « le Royaume ».

Sainte Marie est celle à qui Dieu a donné la charge d’être la mère du Christ et elle a été aussi, par un motif encore plus fort « la première de ses disciples, et la plus parfaite. » (« Le culte marial aujourd’hui » N° 35- Exhortation apostolique de Paul VI – 1974)


L’écoute de la parole est l’attitude prioritaire du disciple qui veut acquérir la sagesse :

« Il m’a suffi de tendre un peu l’oreille pour la recevoir » (Ben Sirac 51, 16).

Le psaume 18 (19) fait l’éloge de la « loi du Seigneur » : celle-ci est « parfaite », elle rend « sages les simples ». Si bien que l’écoute amoureuse de la Parole rend le disciple capable de paroles qui plaisent au Seigneur.

La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. (Psaume 18,8-9)

Dans la foi d’Israël, et dans l’attitude du disciple, ce qui est prioritaire, ce n’est pas l’œil, mais l’ECOUTE. La foi n’est pas la vision. L’écoute précède toujours la vision. La nuit elle-même n’est traversée que par une parole :

« Voici l’Époux qui vient » (Matthieu 25,6).

Il faut donc progresser de ce monde de l’image à laquelle nous sommes habitués au SILENCE de l’image. L’image unique est celle qui permet l’ECOUTE.


Il faut donc que l’IMAGE devienne PAROLE. Le Juif croyant peut donc dire : « J’écoute, donc je suis. »


Disciple exemplaire, Femme de l’écoute, la Vierge est celle qui « garde la parole » (Évangile de st Luc 2,51).

Statue de la Vierge, appelée "bella pastora".

Communauté des soeurs de Iesu Communio, Espagne.


Que faut-il « garder » ?

Tous les faits de l’histoire sainte.

« Garde bien ta vie, ne va pas oublier ces choses que tes yeux ont vues, ni les laisser, en aucun jour de ta vie, sortir de ton cœur. » (Deutéronome 4,9)

Pourquoi faut-il « garder » ?

Pour actualiser:

« Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d’Égypte et que le Seigneur ton Dieu t’a racheté. » (Deutéronome 15,15)

Quand faut-il « garder » ?

Surtout pendant l’épreuve.

« Peut-être vas-tu dire dans ton cœur : « Ces nations sont plus nombreuses que moi, comment pourrais-je les déposséder ? » Ne les crains pas : rappelle-toi donc ce que le Seigneur ton Dieu a fait à Pharaon et à toute l’Égypte. » (Deutéronome 7,17-18)

Dans quel but faut-il « garder » ?

Pour transmettre.

« …ne va pas oublier ces choses que tes yeux ont vues, ni les laisser… sortir de ton cœur ; enseigne-les au contraire à tes fils et aux fils de tes fils. » (Deutéronome 4,9)

L’Épouse, Israël, doit faire mémoire de tout ce que l’Époux, son Seigneur, a fait pour elle. Ainsi Israël devient la Femme de la mémoire, parce que Femme de l’écoute.


Marie a hérité de cette mémoire d’Israël : elle est celle qui « garde toutes ces choses en son cœur », là se vérifie la maturité spirituelle de la disciple dont la foi ne fait pas de « tri », pas de « secte ». La mémoire de Marie, disciple du Seigneur, est véritablement « catholique ».


Jésus étend la catégorie de « disciple » à tout qui fait la volonté du Père, et en même temps, il confirme la vocation de Marie, sa Mère, elle qui s’est dite : « la Servante du Seigneur ».


St Augustin écrit :

« Sainte Marie a fait, oui, elle a fait la volonté du Père, et par conséquent, il est plus important pour Marie d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été mère du Christ ; il a été plus avantageux pour elle d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été sa mère. » (Sermon 25).

Disciple du Seigneur, Marie nous enseigne à désirer la Parole « plus que l’or, qu’une masse d’or fin » (Ps 18) et à devenir à notre tour « de vrais disciples du Christ »


Sr Marie-Christophe Maillard

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